L'élevage des Héritiers d'Alfonso Sanchez-Fabres est issu de la division en 4 parties de celui de Paco Sanchez "Coquilla" en 1934. Cet élevage, lui-même formé par des bêtes acquises au Comte de Santa Coloma d'origine principalement Ybarra saupoudrée de Saltillo.
Mon grand père ami de Paco Coquilla acquiert l'une de
ces quatre parties mais, n'étant
pas aficionado, il confie très
vite la destinée de l'élevage à mon père Alfonso. Malheureusement aujourd'hui
les trois autres branches, ont disparu.
Quelles ont été les dates historiques pour le fer de Sanchez-Fabres?
L'élevage acquiert l'ancienneté à Madrid le 13 octobre 1935.
Madrid a été l'arène de nos succès : le 4 juillet 1936, Pepe Bienvenida
coupa les deux oreilles et la queue de Terciopelo et son frère Manolo en fit
autant a Pañofino, le 10 mai
1939, lors de la corrida du
Montepio.
Le 17 mai 1959, toujours à Madrid, le toro Relampaguero prend 7 piques,
renverse 6 fois le cheval, le jour où entre en vigueur le marquage des deux
cercles concentriques qui garantissent la distance entre toro et cheval lors du
tercio de piques. Il fut honoré d'une vuelta posthume. C'était l'époque où les
figuras s'arrachaient nos toros.
Quand sont
apparues les premières complications ?
A partir des années 80,
apparaissent les difficultés pour cet encaste, à cause d'une exigence démesurée
quant à l'aspect extérieur du toro, sur des bases, à mon sens erronées,
concernant le trapio. Les Coquillas sont ainsi exclus des arènes de première
catégorie.
Quelles sont les raisons de ce
changement de mentalités ?
Un certain secteur de la presse entame à cette époque
une croisade en faveur du toro grand, très armé, et pousse le spectateur à
penser que le danger et l'importance du toro tiennent uniquement à son aspect
physique.
Ils oublient que, davantage que son aspect extérieur,
ce qui effraie les toreros, c'est ce que les toros ont dans la tête. De plus, un toro qui a les cornes courtes et
qui en voit les pointes frappe plus précisément que celui dont les cornes sont
longues et tournées vers le ciel.
Quels sont les principales
caractéristiques du toro de votre élevage ?
Le toro de Coquilla a un regard sauvage et fiévreux,
je dirais presque intelligent, ses yeux sont exorbités et son angle de vision
semble être de 360°. Il est en général dur de pattes et dur à la mort, il
résiste debout et ne tombe qu'à l'extrême limite.
Le "mauvais toro" est toujours sur la
défensive sans pour autant laisser voir sa condition de manso, il fuit rarement
les capes, ne sort pas seul du cheval, et vend toujours chèrement sa peau, bouche
close.
Le bon est formidable, il répète infatigablement ses charges, et lorsque sa
bravoure est canalisée, il prend 20 muletazos par le bas en faisant se lever le
public. Son comportement au cheval peut être spectaculaire et permet aux vrais
picadors de briller et ainsi de revaloriser ce tiers.
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